Le lavoir et les laveuses de Nançay
Extrait de l’article de Monsieur Jean Leroy, maire honoraire de Nançay, partie de l’exposition à l’intérieur du lavoir.

Le « lavoir du bourg » de Nançay était le plus important et le plus fréquenté de la commune. Il était alimenté par la Fontaine Sainte Catherine » située à proximité (une statuette de cette sainte se trouve dans une niche à l’intérieur de la fontaine).
Le garde-champêtre était chargé de l’entretien du lavoir. Il devait le vider entièrement chaque samedi et le nettoyer soigneusement en balayant le fond et les parois bardées d’épaisses planches de bois.
Le lavoir étant vide, le préposé au nettoyage récupérait les morceaux de savon de Marseille que les lavandières (appelées ici laveuses) avaient échappés et n’avaient pas eu la chance ou l’adresse de piquer et de remonter à la surface à l’aide d’un bâton pointu destiné à cet usage.

La vanne de vidange étant refermée, le lavoir se remplissait durant la nuit de l’eau parfaitement claire de la fontaine et les femmes disposaient d’une eau bien propre le lundi, grand jour de lessive. On ne lavait pas le dimanche d’autant plus que c’était le dimanche que l’on changeait de linge.

Les laveuses dont certaines avaient leur place attitrée étaient nombreuses en ce début de semaine. Les retardataires devaient franchir un encombrement de brouettes : véhicules servant aux laveuses à transporter la bassine de linge, le cabasson (genre de caisse en bois où les laveuses s’agenouillaient au bord du lavoir), le battoir, la brosse, le savon, l’eau de Javel et « le bleu ».
Les laveuses venaient, bien sûr, pour rincer le linge précédemment bouilli dans la lessiveuse. C’était aussi l’occasion de commérages sur les événements de la semaine écoulée et plus particulièrement ce qui avait du se passer entre les filles et les garçons au bal du dimanche. Les discussions devenant orageuses couvraient parfois le bruit des battoirs. On appelait d’ailleurs ce lavoir « le sénat ».

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de Monsieur Jean Leroy, auteur, et de la Mairie de Nançay. La totalité de l’article dont ces lignes sont extraites est exposée à l’intérieur du lavoir.