Le marché est un des piliers de la vie chinoise. Chaque village, chaque quartier a son ou ses marchés. Les courses au marché, chaque jour, sont un incontournable pour la maîtresse de maison. Pour les paysans alentours c’est le moyen d’écouler la récolte de légumes de la veille. Le nombre d’étalages est impressionnant tout comme le fait qu’en un temps record, tout le monde a tout vendu et laisse la place à de nouveaux venus.
Malgré leur multitude, les marchés ont chacun une personnalité. Cela peut tenir aux produits vendus, au public concerné, à l’environnement et même au climat. Il y a les joyeux, les colorés et les sordides.

Les enfants : Dans l’esprit des Chinois, l’enfant est l’avenir de la famille. Il est donc à l’école, pour apprendre, ou avec ses parents... pour apprendre. Et comme enseigner à son enfant est une tâche noble elle est très largement partagée entre le père et la mère. Dans les boutiques, sur les marchés, derrière le comptoir, quelqu’un s’occupe de leur faire faire les devoirs et, quand les devoirs sont finis, de jouer avec l’enfant.

Les petits métiers : Il est extrêmement rare de trouver un Chinois oisif. Dans les rues les petits métiers foisonnent. De la vendeuse de boutons au tailleur de boutonnières. Il y a des vendeurs d’eau et des vendeurs de charbon. Des vendeurs de chiens et des vendeurs de tortues. Des ramasseurs de cartons qui s’annoncent avec une cloche et des ramasseurs d’ordures dont la musique ressemble à celle des marchands de glace.

La rue : Tout se fait dans la rue car c’est là qu’il y a de la place. C’est là que, le matin, les employés des magasins font leur gymnastique. Le chaudronnier fabrique ses chaudrons sur le trottoir, le fabriquant de fenêtres assemble ses huisseries dans la rue. Piétons, voitures et vélos négocient autour des étalages. Mais à quoi servent boutiques et ateliers ? La réponse est évidente : c’est là qu’on range le matériel le soir venu.
Dans les campagnes les rues deviennent des routes mais la philosophie de leur utilisation reste la même. Les paysans utilisent la chaussée pour faire sécher leur maïs et les femmes pour étendre leurs toiles.